Jour 12 - Soir


Après avoir suivi le Donau (le Danube) pendant quelques jours, je me dirige à nouveau vers le sud, à partir, à peu près, de Ulm/Neu Ulm.

Les habitants très gentils de la ferme où je me suis arrêté pour planter ma tente m’ont donné des oeufs, du lait et sont tous venus me parler, les uns après les autres.  D’habitude je ne bois pas de lait (je n’aime pas le goût) mais leur lait frais était bien bon, et j’ai bu le demi-litre qu’ils m’ont donné.  Je n’avais pas bu de lait comme cela depuis probablement au moins 5 ans, si ce n’est pas 10 ans.
Ils m’ont donné un autre demi-litre au matin.

Il n’a pas plu de la journée - ce fut une très belle journée.  (Maintenant il pleut un peu, mais je suis dans la tente, alors ça ne me dérange pas.  J’espère simplement qu’il fera un peu beau demain matin.)

En perdant l’équilibre, mon vélo m’a fait une belle trace de pédalier sur le mollet droit.  J’ai l’air d’avoir été attaqué par un ours à pattes à 7 griffes.

Cela fait 12 jours que je suis sur la route, on dirait.  Le temps n’existe plus vraiment par ici.  Il n’y a que les levers, la route, le vélo, les pauses, les soupers et les dodos.

Jour 11 - Soir


Un autre jour bien rempli.  De la pluie au matin (encore), du vent de face (comme toujours), et d’autres routes, petites et moins petites.  Mais ça avance.

La boulangère.  Le lac.  Les moustiques, la recherche de cartouche de gaz, la dame au Kaufland & les mouchoirs, la pente qui s’est montée toute seule, les vieux villages, les villes médiévales, le bonhomme avec son chapeau bavarois et la moustache retroussée, etc.

Jour 9 - Après-midi


Il pleut depuis 24 heures.  Depuis le début du tour, il y a 9 jours, il a plu ou fait un temps pluvieux peut-être la moitié du temps.  Je ne suis pas vraiment inconfortable, mais ce n’est pas le plus confortable non plus.  C’est un peu humide et froid, surtout quand le grand vent se lève, ce qui est arrivé souvent ces derniers temps.  Je n’ai pas de souliers fermés, seulement que des sandales (mes bottes étaient trop grosses pour emporter avec moi et je n’ai simplement pas de souliers en Europe), donc ça fait un peu plus froid.

Mais il y a parfois de beaux moments de Soleil, qui arrivent à l’improviste.  Beaucoup de beaux paysages ou de beaux moments, mais rien qui ne puisse se capturer avec une caméra.  La beauté a plus à voir avec l’état de conscience qu’avec le décor en tant que tel.

J’ai fini de suivre le canal du Main/Donau, je me dirige maintenant vers la rivière Donau elle-même, en coupant à travers les collines pour sauver un 50 km de méandres.

Les gens ici (depuis 4-5 jours, en fait) ont un accent (allemand) différent de celui que je connais.

Jour 8 - Soir


Je suis maintenant le canal du Main/Donau depuis quelques jours.  C’est plat.  Ou comme un grand escalier, avec des écluses qui montent de 40-50 mètres d’un coup.

J’ai vu des ponts pour rivières les faisant passer par-dessus d’autres rivières.  J’ai vu bien des choses de par le monde, mais ça, ça m’a tout de même surpris…

Jour 6 - Soir


J’ai appris qu’il fallait suivre les rivières.  La route est plus plate, elle n’essaie pas de se prendre pour des montagnes russes.  Mes jambes deviennent aussi plus fortes, ça je l’ai remarqué.

Il a plu une partie des 2 dernières journées et nuits, mais ça ne m’a pas vraiment dérangé.  Je viens d’avoir quelques heures de Soleil pour monter ma tente, la sécher, et manger.  (Ma tente prend un peu l’eau, il semblerait.  Mais je lui pardonne, elle peut bien après 8 ans de bons services.  Je la traiterai éventuellement.)

Je suis présentement couché dans ma tente.  À ma grande surprise, le panneau solaire a rechargé la batterie externe au complet même si il y a eu à peine quelques heures de Soleil dans les 2 derniers jours.

Demain je devrai arriver à Nürnberg.

Je ne sais pas encore ce que je ferai pour les Alpes et les Pyrénées, mais je verrai plus tard….

J’ai parcouru 334 km jusqu’à maintenant.

Et je viens de me rendre compte que demain c’est dimanche et que tous les magasins seront fermés….  J’ai besoin d’acheter de la nourriture, ou je me nourrirai de muesli toute la journée….

Jour 5 - Soir


Là ça va mieux.

Je n’esaie plus d’aller nulle part. J’avance un peu, un bout de chemin à la fois. On verra ensuite.

Jour 4 - Matin


Je ne suis vraiment pas sûr si je vais pouvoir finir ce tour…   C’est tellement lourd…   L’idée du panneau solaire était bonne, et ça je l’ai réussi, mais ça fait terriblement lourd.

Il a plu ce matin.  J’ai dormi à peu près 11 heures en tout.

Mon vélo va bien, je n’ai pas vraiment mal nulle part (je n’ai même pas de douleurs musculaires au matin, grâce au yoga et aux étirements, juste un peu mal au dos), c’est simplement que, on dirait, je n’ai pas l’energie qu’il faut pour porter tout cela.  C’est comme si je montais une pente de 4% continuellement, et ma vitesse tombe à 7 ou 8 km/h (mon plus petit engrenage) aussitôt que la route monte.  Je ne pédale même plus dans les descentes, ça ne vaut pas la peine…
Je suis présentement dans des collines.  Ça monte et ça descend tout le temps, mais c’est encore loin d’être les Alpes ou les Pyrénées….

Donc je ne sais pas trop quoi faire…..

La pluie a fait du bien ce matin.  Ça a lavé la journée d’hier et m’a bloqué le Soleil pour que je puisse dormir plus longtemps.  (Mais là le plancher de ma tente est mouillé, je m’étais installé dans un petit creux de terrain, il semblerait, et l’endroit s’est rempli d’eau avec la pluie…)

C’est aussi plus dur que je croyais d’être seul.  Il n’y a pas personne d’autre pour remonter la motivation lorsqu’elle est basse.  Là elle est presque complétement à terre.

Je n’aurais pas dû faire tant de publicité pour l’énévement.  Je voulais simplement m’amuser un peu, aller au Yatra et en Espagne à vélo, mais là il y a plein de gens qui ont donné de l’argent pour le Open Centre (et aussi pour moi) pour que je fasse ce tour et il y a eu 2 articles dans des journaux locaux au Québec à propos de ce tour…

Je viens d’écrire à une amie "je n’avance pas, je me traîne".  C’est l’impression que j’aie en ce moment.

J’ai fait 172 km en 3 jours (le chiffre me paraît gros, il me semble que j’ai fait moins que cela).

Jour 3 - Soir


Désespoir

Jour 3 - Dans un petit restaurant pour déjeuner


Dans un petit restaurant pour déjeuner (je ne sais pas trop ce que j’ai commandé - il y a des patates dedans)

Je me sens fragile.  C’est ce qui décrit le mieux mon état présent.  Fragile.
Ulrika me manque déjà.  C’est comme si, soudainement, j’avais le mal du pays.  Oui, c’est ça, le mal du pays.

Je ne suis vraiment pas sûr si je vais réussir à compléter ce voyage.  L’Espagne me semble tellement loin, inaccessible.  J’avance à coup de 15 km/h, parfois 7 ou 8 km/h en montant des pentes.
Si seulement mon vélo pouvait briser en 2, j’aurais une bonne excuse pour rentrer à Leipzig…!

Jour 2


Épuisé

Jour 1


Profen (entre Pegau & Zeitz).  45 km plus loin que Leipzig.

Je suis parti.  Enfin!  Je commençais à croire que je ne réussirais jamais à partir…  Je commençais vraiment à désespérer.  Sérieusement.
Après 3 jours à préparer mes choses, fignoler mon vélo, mes baggages, etc, et me coucher à 3h00, 3h30, 4h30 du matin car je n’étais toujours pas prêt.
Ma première pensée, en montant sur mon vélo avec tous mes baggages, fut: "&%#@&%, je ne réussirai jamais…"

Mais là ça va un peu mieux.  Ça va être long, mais je vais réussir.

J’avais un fort vent contre moi toute la journée aujourd’hui.  Ma vitesse moyenne fut de 14km/h.  14.
Sans vent, avec les baggages que j’ai, je devrais être aux alentours de 20 km/h.  C’est lent!

Avec mon panneau solaire, la batterie externe (au plomb!), l’ordinateur et les accessoires électroniques, j’en ai probablement pour un 15 kilos supplémentaires.  Donc c’est lourd!…

Là je me repose, je suis fatigué.  Ça a été vraiment dur de partir.

Le voyage est vraiment commencé, depuis déjà 3 ou 4 jours….

Le voyage


Ici j’écrirai mon voyage, au fur et à mesure des jours.